Le marché du vin en Europe connaît de nouvelles difficultés. La consommation de vin a chuté ces dernières années dans les grands pays producteurs comme la France, l'Italie et l'Espagne, où les habitudes de consommation évoluent vers des boissons alternatives telles que la bière, les spiritueux ou des boissons sans alcool. L’inflation, qui a pesé sur le pouvoir d’achat des consommateurs, a également contribué à une réduction de la demande intérieure. À cela s’ajoute la concurrence des vins du Nouveau Monde qui continuent de gagner des parts de marché.
Dans ce contexte, le ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt a lancé, le 4 octobre 2024, un dispositif national d’arrachage définitif de vignes. Ce dispositif, approuvé par la Commission européenne, vise à alléger la pression du marché en réduisant la production viticole tout en soutenant les viticulteurs fragilisés par les effets des sanctions économiques liées à l’agression de la Russie contre l’Ukraine. « Ce mécanisme permet d’apporter un soutien immédiat face à la crise de marché que traverse le secteur en contribuant au rééquilibrage des volumes de production au regard de la demande », a indiqué le ministère le 4 octobre.
Ce plan national, doté d'une enveloppe de 120 millions d'euros, propose une aide financière de 4 000 € par hectare arraché. Cependant, l’adhésion au dispositif entraîne plusieurs obligations : l’interdiction de replanter des vignes sur les parcelles concernées, la renonciation aux autorisations de plantations non utilisées qui expirent en 2024 ou 2025, ainsi que l’impossibilité de demander de nouvelles autorisations de plantation durant les six prochaines campagnes viticoles à compter de 2024/2025.
Les viticulteurs doivent soumettre leurs demandes via le site de FranceAgriMer avant le 13 novembre 2024*.
En Gironde, ce nouveau dispositif national intervient parallèlement au plan d’arrachage sanitaire mis en place par l’État et le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB), lancé en 2023 pour lutter contre la flavescence dorée. Ce plan sanitaire, financé par l'État, le CIVB et la Région Nouvelle-Aquitaine, vise à arracher jusqu'à 9 500 hectares de vignes afin de prévenir la propagation de cette maladie et permettre la restructuration du vignoble bordelais.
Le dispositif girondin propose une aide forfaitaire de 6 000 € par hectare pour les viticulteurs acceptant de retirer définitivement leurs vignes et de reconvertir les terres en zones naturelles, jachères ou boisées, avec l’engagement de ne pas replanter pendant 20 ans. Ce programme inclut également les propriétaires non-exploitants, qui ne sont pas éligibles au dispositif d’arrachage national. La deuxième vague de demandes pour ce plan sanitaire reste ouverte jusqu’au 31 mars 2025.
L’objectif des deux programmes, qu'ils soient sanitaires ou économiques, est de réduire le potentiel viticole tout en préservant les paysages et la biodiversité.
Les deux dispositifs ne sont pas cumulables pour une même parcelle viticole.
*L’accès à la téléprocédure est disponible via ce lien : https://www.franceagrimer.fr/filieres-Vin-et-cidre/Vin/Accompagner/Dispositifs-par-filiere/Aides-de-crise/Aide-nationale-a-la-reduction-definitive-du-potentiel-viticole-suite-aux-consequences-de-l-agression-de-la-Russie-contre-l-Ukraine