Après une année 2024 marquée par des conditions climatiques extrêmes, les prévisions pour 2025 indiquent une légère reprise des surfaces agricoles, notamment pour le blé tendre. Cependant, des défis subsistent, avec des reculs notables pour certaines cultures et une hétérogénéité des conditions de culture selon les régions.
Selon les données arrêtées au 1er avril 2025, Agreste prévoit une sole de blé tendre estimée à 4,63 millions d'hectares, en hausse de 10 % par rapport au point bas de 2024. Cette augmentation reste toutefois modeste, plaçant les surfaces à peine au-dessus de la moyenne quinquennale. Les semis d'hiver ont été plus tardifs que d'habitude, entraînant un retard de développement des cultures. Bien que les conditions de culture se soient améliorées par rapport au début de l'année, elles demeurent légèrement inférieures à celles des campagnes de 2021 à 2023.
En revanche, le blé dur connaît une baisse significative, atteignant son plus bas niveau depuis 1993 avec 0,22 million d'hectares, soit une diminution de 7 % sur un an et de près de 13 % par rapport à la moyenne 2020-2024. L'orge couvre un peu plus de 1,7 million d'hectares, en recul de 3,6 % sur un an et de plus de 5 % comparée à la moyenne quinquennale. Les conditions de culture pour l'orge sont à peine meilleures que l'année précédente à la même période.
Parmi les autres céréales, le triticale affiche une hausse notable de 18,2 % des surfaces, atteignant un niveau équivalent à la moyenne des cinq années précédentes. Le seigle, après un fort repli en 2024, connaît un rebond limité de 4,4 % sur un an, restant toutefois inférieur de 17 % à la moyenne 2020-2024. La sole d'avoine augmente de plus de 11 % sur un an, mais demeure en dessous de la moyenne quinquennale. Côté cultures de printemps, Agreste note un repli de 1.2% pour le maïs, et jusqu’à 8.7% pour le tournesol. En revanche, le sorgho passe de 55 000 hectares cultivés en 2023 à 100 000 hectares en 2024. Utilisée pour l’alimentation animale ou humaine, et surtout pour en faire du bioéthanol, cette céréale a le vent en poupe.
Concernant les oléagineux, les surfaces de colza en 2025 sont supérieures de 7,4 % à la moyenne des cinq années précédentes, malgré une baisse de 3 % sur un an. Le développement des cultures est globalement satisfaisant, avec des conditions sèches limitant l'apparition de maladies. La sole de lin oléagineux reste stable sur un an, bien qu'en diminution par rapport au pic de 2021. Les surfaces des autres oléagineux (hors soja et tournesol) demeurent à un niveau élevé malgré une baisse.
Les surfaces de pois protéagineux continuent de diminuer en 2025 (-4,6 %), après un fort recul en 2024 (-19 %). Avec les fèves et le lupin doux, les surfaces de protéagineux restent stables sur un an, mais en recul de 13 % par rapport à la moyenne 2020-2024. La hausse des surfaces ensemencées en Nouvelle-Aquitaine (+8 % sur un an) compense le recul prévu dans les Hauts-de-France (-8 % sur un an).
Pour les cultures industrielles, les surfaces de betteraves industrielles en 2025 sont estimées à 0,39 million d'hectares, en repli de 4,9 % sur un an, retrouvant ainsi le niveau bas de 2023. Elles seraient inférieures de près de 3 % à la moyenne 2020-2024. Les surfaces de pommes de terre de conservation et demi-saison sont en très légère baisse par rapport à 2024, tout en restant nettement supérieures à la moyenne quinquennale.