Nouveau • Article •  28.10.2025

Les courges d’Halloween, une production en plein essor en France

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Les courges d’Halloween, une production en plein essor en France

Chaque automne, des champs français se parent d’orange : citrouilles, potirons et autres courges envahissent les étals et les porches, portés par le succès grandissant d’Halloween. Si la fête est d’origine anglo-saxonne, elle a bel et bien trouvé ses racines dans les campagnes françaises, où les producteurs voient leur activité croître d’année en année.

Une production nationale en forte progression

Selon Agreste, la production française de courges, citrouilles et potirons a atteint 235 246 tonnes en 2024, soit une progression continue depuis dix ans. De son côté, Interfel souligne une hausse de 75 % de la production sur la décennie 2013-2023, avec une surface cultivée doublée, passée de 4 000 à près de 8 000 hectares.

La France s’impose désormais comme le deuxième producteur européen, juste derrière la Pologne, mais détient la plus grande surface cultivée de l’Union européenne, estimée à plus de 9 000 hectares en 2021 (Eurostat).

L’effet Halloween : un moteur saisonnier puissant

À l’automne, la demande explose : certaines exploitations voient leurs ventes de citrouilles grimper de 160 % à l’approche du 31 octobre. Les grandes surfaces, jardineries et magasins bio anticipent la saison dès l’été, privilégiant la variété Jack’O Lantern, reconnaissable à sa taille moyenne (environ 25 cm) et sa couleur uniforme, idéale pour la sculpture.

Cet engouement entraîne une intensification des récoltes et une valorisation accrue des produits dérivés, notamment les courges de table (butternut, potimarron, spaghetti) qui bénéficient du même élan commercial.

À la Ferme de la Motte, la citrouille est reine

Entre Orléans et Blois, la Ferme de la Motte cultive la courge depuis vingt ans et fait figure de référence nationale. En 2025, l’exploitation a récolté près de 30 000 citrouilles Jack’O Lantern, soit environ 120 tonnes. Le reste de l’exploitation (80 hectares au total) accueille principalement potimarrons et butternuts, mais aussi des courges spaghetti, des sucrines du Berry ou des variétés décoratives comme la coloquinte.

Son responsable, Yoan Lemaire, témoigne :

« Les lanternes cette année sont plutôt grosses, on est sur une moyenne de 5 kg. C’est un produit très populaire, les commandes sont en hausse. Nous avons une forte demande en octobre et pour les fêtes de fin d’année. La saison dure du 15 août jusqu’en mars. Nous avons des clients spécifiques et une boutique sur place, où nous faisons également des paniers anti-gaspi pour les courges qui sont trop petites. Lorsqu’elles commencent à s'abîmer, elles finissent à la méthanisation. Le gros challenge de ces produits, c’est leur conservation. »

Derrière les citrouilles d’Halloween se cache une filière en pleine structuration, capable de répondre à une demande festive mais aussi alimentaire. Les producteurs diversifient leurs circuits de vente, du magasin à la ferme jusqu’aux plateformes de grande distribution, tout en valorisant les invendus et les sous-produits par la méthanisation ou les initiatives anti-gaspillage.

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