Nouveau • Article •  19.09.2025

Comment empêcher le datura de coloniser les champs ?

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Comment empêcher le datura de coloniser les champs ?

Plante toxique et envahissante, le datura stramoine progresse dans les cultures estivales, en particulier le maïs. Pour éviter qu’il ne compromette les rendements et ne contamine les récoltes, il est essentiel de savoir l’identifier rapidement et de mettre en place des stratégies de lutte combinant prévention et désherbage raisonné.

Un danger sanitaire et réglementaire

Plante à haut risque de la famille des solanacées, la datura contient des alcaloïdes tropaniques (atropine, scopolamine) responsables d’effets toxiques, voire mortels, pour l’homme comme pour l’animal. L’ensemble de la plante est toxique au toucher : feuilles, tiges et même les jus lorsqu’on les coupe. Toute forme de consommation, ou d’inhalation prolongée est également dangereuse.

Face à ce risque, des seuils stricts encadrent désormais sa présence : depuis septembre 2022, les teneurs maximales en alcaloïdes tropaniques dans les céréales destinées à l’alimentation humaine varient entre 5 et 15 µg/kg, tandis qu’en alimentation animale la limite actuelle est de 1 g de graines par kilo de matière première (seuil voué à être abaissé à 0,5 g/kg à partir d’octobre 2026, d’après Arvalis).

Reconnaître le datura pour agir tôt

Le Datura Stramoine est une dicotylédone annuelle, pouvant atteindre de 40 à 1,5m. Au stade plantule les cotylédons sont de grandes taille allant de 3 à 5 cm de long. La nervure centrale est bien visible. Les premières feuilles sont elliptiques à ovales puis sinuées-dentées se finissant en pointe. La plante est glabre ayant une odeur fétide caractéristique. Les fleurs blanches, solitaires en trompette, sont de grande taille allant de 6 à 10 cm.

Les fruits sont des bogues érigées épineuses, de forme ovoïdes allant de 35 à 70 mm, contenant environ 500 graines, soit jusqu’à 5000 par pieds. Leur durée de vie pouvant aller à plus de 10 ans dans le sol.

La confusion est possible avec le chénopode hybride, mais l’odeur fétide du Datura est un critère de différenciation.

Les bons réflexes pour prévenir la propagation

Limiter le stock de graines est la priorité :

  • Ne jamais les manipuler sans gants 
  • Ne pas laisser les pieds monter à graine, en interculture comme en culture, 
  • Détruire mécaniquement les plants repérés, dans l'idéal il faut que les conditions climatiques soient sèches après le passage de la bineuse afin de favoriser la dessication du datura 
  • Surveiller bords de champs, les fossés et les passages d’enrouleurs, 
  • Nettoyer soigneusement le matériel de récolte entre parcelles, 
  • Débuter les récoltes par les parcelles les moins infestées.

Quelles solutions de désherbage en maïs ?

Le désherbage du datura reste délicat en raison de ses levées étalées tout au long de l’été. En maïs, une stratégie combinée est recommandée :

  • prélevée : herbicides à large spectre pour limiter les premières levées, 
  • postlevée précoce : intervention sur jeunes plants (2–4 feuilles) avec sulfonylurées, tricétones, éventuellement complétées par pyridate ou bentazone, 
  • postlevée tardive : une troisième intervention peut être nécessaire aux stades 8–9 feuilles, en traitement dirigé sur l’inter-rang. 

Le désherbage mécanique, possible mais exigeant, doit être conduit avec des outils scalpeurs sans trop remuer le sol, et répété jusqu’à 4 ou 5 passages.

Un enjeu collectif de vigilance

Parce que le datura combine toxicité et longévité, il constitue une menace durable pour les cultures et l’environnement. La maîtrise de cette adventice repose autant sur la rigueur agronomique (interculture, propreté du matériel) que sur le raisonnement des programmes herbicides. La vigilance de tous les maillons de la filière est la clé pour contenir son expansion et sécuriser les récoltes de maïs.

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