Plante toxique et envahissante, le datura stramoine progresse dans les cultures estivales, en particulier le maïs. Pour éviter qu’il ne compromette les rendements et ne contamine les récoltes, il est essentiel de savoir l’identifier rapidement et de mettre en place des stratégies de lutte combinant prévention et désherbage raisonné.
Plante à haut risque de la famille des solanacées, la datura contient des alcaloïdes tropaniques (atropine, scopolamine) responsables d’effets toxiques, voire mortels, pour l’homme comme pour l’animal. L’ensemble de la plante est toxique au toucher : feuilles, tiges et même les jus lorsqu’on les coupe. Toute forme de consommation, ou d’inhalation prolongée est également dangereuse.
Face à ce risque, des seuils stricts encadrent désormais sa présence : depuis septembre 2022, les teneurs maximales en alcaloïdes tropaniques dans les céréales destinées à l’alimentation humaine varient entre 5 et 15 µg/kg, tandis qu’en alimentation animale la limite actuelle est de 1 g de graines par kilo de matière première (seuil voué à être abaissé à 0,5 g/kg à partir d’octobre 2026, d’après Arvalis).
Le Datura Stramoine est une dicotylédone annuelle, pouvant atteindre de 40 à 1,5m. Au stade plantule les cotylédons sont de grandes taille allant de 3 à 5 cm de long. La nervure centrale est bien visible. Les premières feuilles sont elliptiques à ovales puis sinuées-dentées se finissant en pointe. La plante est glabre ayant une odeur fétide caractéristique. Les fleurs blanches, solitaires en trompette, sont de grande taille allant de 6 à 10 cm.
Les fruits sont des bogues érigées épineuses, de forme ovoïdes allant de 35 à 70 mm, contenant environ 500 graines, soit jusqu’à 5000 par pieds. Leur durée de vie pouvant aller à plus de 10 ans dans le sol.
La confusion est possible avec le chénopode hybride, mais l’odeur fétide du Datura est un critère de différenciation.
Limiter le stock de graines est la priorité :
Le désherbage du datura reste délicat en raison de ses levées étalées tout au long de l’été. En maïs, une stratégie combinée est recommandée :
Le désherbage mécanique, possible mais exigeant, doit être conduit avec des outils scalpeurs sans trop remuer le sol, et répété jusqu’à 4 ou 5 passages.
Parce que le datura combine toxicité et longévité, il constitue une menace durable pour les cultures et l’environnement. La maîtrise de cette adventice repose autant sur la rigueur agronomique (interculture, propreté du matériel) que sur le raisonnement des programmes herbicides. La vigilance de tous les maillons de la filière est la clé pour contenir son expansion et sécuriser les récoltes de maïs.
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