Nouveau • Article •  30.06.2025

Les carences en manganèse et zinc du maïs : conséquences et solutions

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Les carences en manganèse et zinc du maïs : conséquences et solutions

Les carences en oligo-éléments sont souvent négligées en culture de maïs, alors qu’elles peuvent fortement affecter le potentiel de rendement. Parmi elles, la carence en manganèse (Mn) et en zinc (Zn) reste fréquente, surtout dans certaines situations pédoclimatiques.

Carence en manganèse : des symptômes visibles et des pertes de rendement significatives

La carence en manganèse se manifeste principalement par une décoloration internervaire des feuilles les plus jeunes, qui prennent un aspect blanc à jaune, et par un aspect jaunâtre général de la parcelle. Ces symptômes apparaissent surtout sur des sols à l’origine acides, sableux ou limoneux, dont le pH a été trop relevé, ou encore sur des sols riches en matière organique ou en calcaire actif avec un pH supérieur à 8. La carence peut aussi être induite par un travail du sol trop fin ou trop profond, ou par des conditions climatiques défavorables, comme de fortes précipitations qui provoquent l’asphyxie des racines et bloquent l’absorption des nutriments.

Les conséquences sur la culture de maïs sont multiples : réduction de l’élongation racinaire, diminution de la surface foliaire, et, in fine, une baisse du potentiel de rendement pouvant atteindre 8 à 10 quintaux par hectare si la carence n’est pas corrigée avant le stade 8/10 feuilles.

Carence en zinc : la plus répandue, la plus impactante

La carence en zinc demeure la plus fréquente et la plus étudiée parmi les carences en oligo-éléments du maïs. Elle se manifeste généralement entre les stades 2 et 8 feuilles, pendant la phase d’installation de la culture. Les symptômes incluent une réduction de la résistance aux maladies, un raccourcissement de la plante, un retard de floraison et de maturité, et une perte de rendement significative. Comme pour le manganèse, la carence en zinc affecte la croissance racinaire et aérienne précoce, ce qui affecte directement l’indice foliaire et donc la photosynthèse.

Les situations favorables à l’apparition de carence en zinc sont les sols riches en matière organique et en phosphore, à pH élevé, les terres de Groies, les sables humifères de vallées pauvres en zinc, les sols sur-chaulés ou très riches en phosphore. Dans les sols sableux acides avec une forte pluviométrie, le lessivage du zinc peut aussi induire des carences.

Agir vite et efficacement

Le diagnostic des carences repose sur l’observation des symptômes, mais aussi sur des analyses de sol et de feuilles. Il est important de noter qu’une bonne fourniture de la parcelle en zinc ou manganèse ne garantit pas la biodisponibilité de ces éléments pour la plante, en raison de phénomènes de carence induite : teneurs excessives en phosphore ou matière organique, sols soufflés, chaulage trop rapide, conditions climatiques défavorables.

Pour corriger les carences, l’application foliaire d’engrais spécifiques reste la méthode la plus efficace, surtout pour le manganèse, car les apports au sol sont très peu efficaces.

En prévention, il est conseillé d’éviter un travail du sol trop fin ou trop profond, et de limiter la préparation fine au lit de semences. Le roulage du sol peut atténuer la carence, mais ne la supprime pas totalement. Il faut aussi être attentif aux interactions entre les différents nutriments : des excès de phosphore ou de matière organique peuvent bloquer l’absorption du zinc et du manganèse.

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