Broyer finement les cannes de maïs et les incorporer au sol juste après la récolte n’est pas qu’une exigence réglementaire. Ce « mulching » est une pratique agronomique précieuse : il limite les ravageurs, réduit les risques sanitaires et prépare le terrain pour les cultures suivantes.
Les résidus de maïs, riches en carbone (C/N d’environ 50), se décomposent lentement. Les micro-organismes du sol consomment alors l’azote minéral pour les dégrader, pouvant mobiliser jusqu’à 30 unités d’azote. Le broyage fin des cannes, suivi d’un enfouissement superficiel, accélère cette décomposition et limite la faim d’azote. Résultat : une meilleure restitution des éléments nutritifs et un sol plus propre pour l’implantation de la nouvelle culture.
Les tiges et pivots laissés sur le sol abritent les larves de pyrale et de sésamie, qui y passent l’hiver avant de repartir à l’assaut des parcelles l’année suivante. Un broyage immédiat après récolte permet déjà de détruire 50 à 70 % des larves. Si cette opération est suivie d’un travail superficiel du sol, l’efficacité grimpe à 75–85 %, et atteint 95 % avec dessouchage du collet. Le mulching agit donc comme une première barrière de lutte intégrée, surtout lorsqu’il est mis en œuvre tôt.
Les galeries creusées par les foreurs sont des portes d’entrée pour les Fusarium producteurs de DON et fumonisines. En fragmentant et enfouissant les résidus, le mulching réduit la charge d’inoculum et diminue le risque de contamination du maïs et du blé suivant. Cette pratique permet aussi de limiter la fusariose, l’helmintosporiose et la rouille, particulièrement en monoculture de maïs.
Au-delà des effets sanitaires, le mulching favorise la vie microbienne du sol : la diversité bactérienne et fongique s’enrichit, au profit d’espèces antagonistes des pathogènes. Il améliore la structure et l’humidité, réduit l’érosion et la levée des adventices. Il soutient la résilience agronomique, réduit les intrants et s’inscrit pleinement dans une démarche agroécologique.
La période du mulching du maïs commence dès la fin du mois d’octobre. Un geste simple qui prépare le sol, nettoie les résidus, protège les cultures suivantes et contribue à une meilleure santé du sol.