Nouveau • Article •  16.06.2025

Maïs grêlé : que faire après l’orage ?

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Maïs grêlé : que faire après l’orage ?

La grêle peut frapper violemment une parcelle de maïs en quelques minutes. Avant de prendre une décision, il est essentiel d’observer, d’évaluer les dégâts et d’adapter les pratiques culturales. Voici les réflexes à adopter.

Déchirement des feuilles, tiges cassées, pieds arrachés… La grêle n’épargne pas le maïs. Mais tous les dégâts ne sont pas forcément synonymes de pertes. Avant de ressemer ou de traiter, place à l’observation et à l’analyse.

Diagnostiquer les dégâts : attendre pour mieux évaluer

Après un épisode de grêle, la première consigne est de patienter 4 à 5 jours avant d’établir un diagnostic précis. Ce délai permet de distinguer les blessures réversibles des destructions définitives, de surveiller la reprise des plants et de repérer d’éventuels foyers de maladies.

Le type de dommages dépend du stade végétatif :

  • Avant 6 feuilles : le méristème, cœur de croissance, est généralement protégé. Même si les feuilles sont déchirées, la plante peut repartir.

  • Après 6 feuilles : les dégâts touchent plus souvent la tige ou le point végétatif, ce qui compromet la reprise et augmente le risque de pertes.

Reprise ou resemis : comment décider ?

Le seuil communément admis pour envisager un resemis est une perte de plus de 30 % de pieds viables. Mais la date de l’épisode, le stade du maïs et la météo à venir doivent aussi peser dans la balance.

Quand le resemis n’est pas envisageable (fenêtre trop courte, sol trop sec ou trop humide…), il faut adapter l’itinéraire technique :

  • Réduire ou ajuster la fertilisation,

  • Adapter l’irrigation,

  • Éviter les stress supplémentaires (comme certains herbicides) juste après l’épisode.

Couper les tiges permet aussi de vérifier la vitalité du méristème et de décider plus sereinement.

 

Blessures et maladies : attention aux infections opportunistes

Les impacts de grêle laissent la porte ouverte aux champignons. Fusarium, charbon commun, parfois phoma ou sclérotinia : autant de pathogènes qui peuvent profiter des blessures pour s’installer.

Faut-il pour autant traiter ? Les instituts techniques sont clairs : aucun fongicide spécifique n’est recommandé après la grêle. Leur efficacité est jugée trop faible. Si un traitement fongique était déjà prévu à cette période, il peut être maintenu.

Heureusement, les variétés de maïs cultivées aujourd’hui présentent une bonne tolérance aux maladies.

Adapter ses pratiques pour limiter les pertes

L’observation reste l’outil le plus efficace :

  • Inspecter les plants 4 à 5 jours après la grêle,

  • Vérifier la vitalité du méristème,

  • Adapter l’itinéraire technique en conséquence.

Les décisions se prennent au cas par cas, en tenant compte du stade, de la densité restante et des conditions météo à venir. Si l’humidité persiste, une vigilance accrue s’impose sur le plan sanitaire.

Après un orage de grêle, la précipitation est mauvaise conseillère. Mieux vaut prendre quelques jours pour observer et analyser afin de prendre les bonnes décisions. Le maïs peut souvent repartir s’il est encore jeune. Dans le cas contraire, il existe des leviers pour adapter les pratiques et limiter les pertes. La clé reste l’observation fine de la parcelle et la connaissance du cycle de la culture.

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