Une étude expérimentale menée par Corteva montre que l’inoculant 11GH4, appliqué sur du triticale ensilé, peut réduire la consommation électrique nécessaire au brassage du méthaniseur tout en améliorant le pouvoir méthanogène et la conservation de la matière sèche. Une promesse intéressante pour les éleveurs-méthaniseurs.
Corteva, en partenariat avec l’Ensaia, l’Université de Lorraine et la Chaire AgroMetha, a testé l’impact de son inoculant 11GH4 sur du triticale ensilé destiné à la méthanisation. L’objectif était simple : quantifier l’effet de cet additif sur la facilité de brassage du digestat et booster la production de méthane. Les premiers résultats sont encourageants, notamment sur la consommation d’électricité du moteur d’agitation.
Le premier effet mesuré concerne la viscosité du digestat, c’est-à-dire sa fluidité. L’inoculant agit en produisant des enzymes (issues de la bactérie Lactobacillus buchneri LN40177) qui facilitent la dégradation des fibres. Résultat : le digestat est plus facile à brasser dans le méthaniseur.
Les mesures électriques l’ont confirmé : sur une cuve traitée avec du triticale non inoculé, la puissance moyenne du moteur d’agitation était de 1,15 kW. En passant au triticale traité avec 11GH4, la consommation est tombée à 0,9 kW en moyenne, soit une économie de 22 %. Concrètement, cela signifie moins d’énergie pour faire tourner l’agitateur, donc des économies sur la facture électrique.
Autre critère étudié : la production de méthane (mesurée par le BMP, Biochemical Methane Potential). Là encore, les résultats sont prometteurs : +12 % de méthane pour le triticale traité par rapport au témoin. Les chiffres remontés par Pioneer (moyenne de +8,5 % de CH₄ par kilo de MS) vont également dans ce sens.
Dernier point important pour les éleveurs : le gain de matière sèche dans le silo. L’inoculant 11GH4 a permis une meilleure conservation, avec un écart moyen de +2,8 % de MS entre les ensilages traités et non traités. Cela signifie plus de matière disponible pour la ration ou la cuve de méthanisation, et moins de pertes liées à l’échauffement ou à la mauvaise fermentation