La sécheresse bouleverse les repères des éleveurs au moment de récolter leur maïs fourrage. Rendement, valeur alimentaire, risques de conservation : comment ajuster la décision d’ensilage selon l’état de la culture ?
Quand le maïs souffre du manque d’eau, les conséquences sont visibles : plantes plus trapues, grains absents ou mal remplis, taux d’amidon en chute libre. Pourtant, ces maïs conservent un atout majeur : des fibres de qualité et une forte teneur en sucres solubles, intéressants pour la ration… à condition de bien gérer la récolte et le silo.
Le premier effet se traduit par une perte de rendement, souvent liée à la réduction, voire à l’absence de grains dans l’épi. La valeur alimentaire évolue aussi : moins d’amidon mais des fibres encore digestibles et une bonne concentration en sucres. Au silo, le risque est double : écoulement de jus si la matière sèche reste trop faible (autour de 25 %), et échauffements liés à l’abondance de sucres résiduels et de levures.
Face à un maïs sous stress hydrique, la décision dépend du stade de développement :
Dans tous les cas, la vigilance au silo est essentielle. Les inoculants spécifiques aux récoltes précoces peuvent limiter les pertes, améliorer la conservation et sécuriser l’utilisation du fourrage en ration. L’appui d’un nutritionniste est également recommandé pour intégrer au mieux ces maïs stressés dans l’alimentation du troupeau.
En période de sécheresse, chaque parcelle de maïs a sa propre histoire. Observer précisément l’état de la plante, ajuster la date d’ensilage et sécuriser la conservation sont les clés pour tirer le meilleur d’un fourrage fragilisé par le stress hydrique.