Étape clé dans le calendrier d’élevage, le retour à l’herbe ne s’improvise pas. Pour éviter les accidents sanitaires, préserver la production laitière ou la croissance des animaux, et valoriser au mieux les ressources, une préparation rigoureuse s’impose.
Le principal piège du retour à l'herbe ? Aller trop vite. Passer brutalement d’une ration hivernale sèche à une herbe jeune et riche expose à des troubles digestifs, à commencer par l’acidose. D’où l’importance d’un passage progressif, étalé sur deux à trois semaines, avec un temps de pâturage limité au départ, tout en maintenant une part d’alimentation conservée. Le rumen a besoin de temps pour adapter sa flore microbienne.
La préparation des parcelles se joue en amont. Nettoyage des paddocks, contrôle des clôtures, repérage des zones humides ou à risque… Autant d’actions préventives pour éviter blessures ou refus. La portance du sol est un critère déterminant pour éviter le piétinement. L’herbe doit mesurer au moins 8 à 10 cm pour garantir une première entrée sans compromettre la repousse.
Un vermifuge peut être nécessaire, selon l’historique du troupeau et la pression parasitaire. Côté complémentation, les apports en magnésium doivent être surveillés, notamment pour les vaches laitières, afin de prévenir la tétanie d’herbage. Le sel et les oligo-éléments doivent rester accessibles, et l’eau propre à volonté est indispensable.