Une étude menée sur la ferme de la Bouzule à Laneuvelotte (54), en partenariat avec l’Ensaia (École Nationale Supérieure en Agronomie et Industries Alimentaires), met en lumière l’efficacité de l’inoculant 11GH4 dans l’optimisation de l’ensilage de triticale. Cette solution pourrait améliorer la production de méthane et réduire les coûts d’agitation dans les digesteurs. Voici ce que nous avons appris de cette expérimentation menée en partenariat avec l’Ensaia (École Nationale Supérieure en Agronomie et Industries Alimentaires).
Les producteurs de biométhane savent combien chaque détail compte pour optimiser la rentabilité de leur méthanisation. L’inoculant 11GH4 de Pioneer, testé sur l’ensilage de triticale, a révélé des résultats prometteurs : augmentation de la production de méthane, réduction de la viscosité du digestat et baisse de la consommation d’énergie.
En juin 2024, environ 3 hectares de triticale ont été récoltés à 30 % de matière sèche sur la ferme de la Bouzule. La récolte a été divisée en deux groupes : un lot témoin, sans traitement, et un lot traité avec l’inoculant 11GH4 de Pioneer, dosé à 1 g par tonne de matière brute. Les deux lots ont ensuite été stockés dans un silo-boudin, un choix stratégique permettant une conservation optimale de la matière pour l’essai.
L’essai s’est poursuivi sur un pilote de méthanisation de 1 m³, dans des conditions de digestion liquide mésophile (température entre 37,5 et 40°C). Le triticale témoin a été utilisé dans le digesteur pendant trois mois, puis remplacé par le triticale traité jusqu'à la fin des 120 jours de l'étude. Trois critères ont été suivis : la production de méthane, la viscosité du digestat, et la consommation d’énergie pour l’agitation.
L’objectif principal de l’essai était d’évaluer l’impact de l’inoculant 11GH4 sur la production de méthane. Et les résultats sont clairs : le triticale traité affiche en moyenne 12 % de méthane en plus par rapport au témoin. Un gain significatif pour les exploitants qui cherchent à améliorer la performance énergétique de leur unité de méthanisation.
Côté viscosité du digestat, les mesures réalisées n’ont pas permis de mettre en évidence de différence nette entre les deux modalités. Mais les faits sont là : la consommation électrique de l’agitateur a diminué de 22 % avec le triticale traité. Cette baisse traduit un digestat plus fluide, donc plus facile à brasser. Un atout qui, à terme, peut générer des économies d’énergie notables sur le fonctionnement du digesteur.
Autre observation intéressante : même si les pertes de matière sèche (MS) n’ont pas été étudiées directement au silo, une différence de 2,8 % de MS a été relevée entre les deux lots. Cela laisse penser que le silo traité a mieux conservé la matière, avec moins d’échauffement et donc moins de pertes. Pour rappel, un silo qui chauffe se réhumidifie selon la réaction d'oxydation du sucre : C₆H₁₂O₆ + 6 O₂ → 6 CO₂ + Chaleur + 6 H₂O.
L’utilisation du conservateur 11GH4 montre un double effet bénéfique : une meilleure conservation de la matière et une production de méthane accrue, tout en réduisant l’énergie nécessaire à l’agitation. Des résultats prometteurs, qui méritent désormais d’être confirmés à plus grande échelle pour mesurer tout le potentiel de ce type d’inoculant en conditions réelles d’exploitation.