Avec l’arrivée de variétés de colza plus résistantes à l’égrenage, la pratique de l’andainage a eu tendance à disparaître. Elle refait son apparition aujourd’hui pour garantir la récolte de la totalité des siliques et accélérer les chantiers. Explications avec l’importateur de la faucheuse-andaineuse Honey-Bee en France, Philippe Micheletti.
Les Culturales, qui se sont déroulées près de Poitiers début juin, ont accueilli une faucheuse-andaineuse « Honey-Bee ». Cette machine, qui s’attelle à l’avant d’un tracteur ou peut être utilisée avec un automoteur Artec, vient tout droit du Canada. « Elle a été conçue par les deux frères Honey, agriculteurs dans le Saskatchewan, producteurs de semences à grande échelle et de colza de printemps, précise Philippe Micheletti de la SARL du même nom, implantée dans le Lot-et-Garonne. J’ai trouvé le concept intéressant et je leur ai proposé de l’importer en France. » Il a déjà vendu une soixantaine d’exemplaires sur le territoire français.
En France, à l’époque où les variétés étaient très sensibles à l’égrenage, les producteurs de colza avaient l’habitude d’andainer leur culture avant de la récolter. Les siliques qui commençaient à mûrir éclataient sous l’effet du soleil, du vent ou de la pluie, et une partie des grains se retrouvait sur le sol avant le passage de la moissonneuse-batteuse. Avec l’arrivée de variétés plus résistantes à l’égrenage, la pratique a eu tendance à disparaître. « Mais les agriculteurs doivent aujourd’hui faire face à un autre phénomène : la présence de siliques vertes au moment de la récolte, souligne Philippe Micheletti. Elles constituent elles-aussi une perte de rendement. Le fait d’andainer le colza, deux à trois semaines avant la date théorique de récolte, permet de sécher toutes les siliques et de gagner en rendement. » Cette pratique, remise au goût du jour, permet aussi, selon lui, de moissonner plus tôt et de récolter plus rapidement ses parcelles. Des avantages qu’apprécient non seulement les agriculteurs mais aussi les entrepreneurs de travaux agricoles.
Les premières Honey-Bee que la SARL Micheletti a commercialisées en France étaient destinées à des parcelles de production de semences. « Pour la récolte des porte-graines, les agriculteurs multiplicateurs de semences utilisaient souvent du Réglone, explique-t-il. Alors que ce type de produits disparaît, le recours à l’andainage constitue une alternative à la chimie. Les producteurs bio aussi ont très vite trouvé un intérêt à la machine. Des mauvaises herbes encore vertes sont souvent présentes dans leurs parcelles au moment de la récolte. Lorsque la culture est andainée, les adventices sèchent rapidement et ne gênent plus le passage de la moissonneuse-batteuse. » L’Honey-Bee est disponible en plusieurs largeurs de coupe, de 4,6 m à 11 m en France, et jusqu’à 18 m au Canada.