Article •  13.05.2022

Mesurer l’intérêt de chaque levier et évaluer le rôle du colza

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Mesurer l’intérêt de chaque levier et évaluer le rôle du colza

Troisième méthode validée « Label bas carbone » par le ministère de la transition écologique, après celles relatives à l’élevage bovin et aux haies et forêts, le Label bas carbone Grandes cultures s’adresse aux producteurs de grandes cultures qui souhaitent par l’évolution de leurs pratiques, réduire les émissions de gaz à effet de serre ou séquestrer davantage de carbone dans leurs sols.

Le Label bas carbone, qui a été officiellement lancé en avril 2019, est un moyen, pour les collectivités et les entreprises, de financer des projets locaux de réduction des émissions de gaz à effet, par exemple, pour compenser leurs propres émissions de carbone. Pour les agriculteurs, c’est un moyen d’obtenir de nouvelles sources de rémunération, en faisant valoir les efforts engagés sur l’exploitation agricole, pour atténuer le changement climatique. Il intervient dans le cadre de la compensation carbone volontaire. La valorisation du stockage finance en partie les changements de pratique pour l’agriculteur mais ne couvre pas toujours l’ensemble des frais au vu du prix de la tonne de carbone.

Il a été initié par le ministère de la Transition écologique, et élaboré avec le ministère de l'Agriculture. Son objectif est de faire en sorte que l’agriculture contribue à l’atteinte de la neutralité carbone de la France à l’horizon 2050. Les objectifs du secteur agricole sont de façon plus précise, de diminuer de 18 % ses émissions entre 2015 et 2030 et de 46 % entre 2015 et 2030.

Adapté aux grandes cultures

Concrètement, depuis avril 2019, toute personne physique ou morale peut développer une méthode « bas carbone » et la soumettre, pour approbation, au Ministère de la Transition écologique. C’est ce qu’ont fait de manière collective, l’AGPB, pour les céréales à paille, l’AGPM, pour le maïs, la CGB pour les betteraves sucrières et la Fop, pour les oléo-protéagineux, leurs quatre instituts techniques (Arvalis, Terres Inovia, l’ITB* et l’ARTB**) et Agrosolutions, en mettant sur pied la méthode Label Bas Carbone Grandes cultures. Ils ont obtenu sa validation par le ministère le 23 août 2021.

Quantifier l’intérêt de chaque levier

La méthode Label bas carbone Grandes cultures décrit l’ensemble des leviers qui permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre sur les exploitations de grandes cultures, ainsi que les pratiques qui permettent de stocker davantage de carbone dans les sols. L’objectif est pour chacun d’eux, de quantifier leur intérêt. Terres Inovia par exemple a déjà travaillé sur les légumineuses à graines comme les pois et féveroles. Elles permettent de réduire les gaz à effet de serre de façon significative par l’absence de fertilisation azotée l’année où elles sont cultivées et la réduction de la dose d’engrais azotés à apporter sur les cultures suivantes. Terres Inovia travaille à quantifier ce service, et à conforter ses références pour s’en porter garant.

Le rôle du colza

L’institut technique travaille aussi sur le levier du stockage du carbone dans les sols. « A ce titre, le colza est une culture intéressante pour le retour de biomasse au sol et donc le potentiel de stockage de carbone », souligne Anne Schneider qui suit ce dossier chez Terres Inovia.

On sait, par exemple, par des observations faites récemment dans le cadre du projet SoléBiom et l’outil Simeos-AMG, qu’un colza d’hiver seul, avec un rendement de 35 q/ha en limon profond de Picardie, permet de stocker plus de 1 600 kg/ha de carbone dans l’humus du sol, davantage qu’un maïs ou un blé tendre d’hiver avec ses pailles.  

Mais si, dans le cadre de la méthode Label bas carbone Grandes cultures, les instituts techniques ont déjà quantifié l’intérêt de tel ou tel levier pour stocker du carbone dans le sol, ils ne l’ont pas encore finalisé complètement pour le rôle du colza dans la rotation. « Nous avons commencé notre travail par les légumineuses et n’avons pas encore de résultats stabilisés de calcul du Label Bas Carbone sur le colza, précise Anne Schneider. L’augmentation des surfaces de colza est en cours d’études pour mieux quantifier ce levier selon différentes hypothèses et différents systèmes et contextes. »

*ITB, Institut Technique de la Betteraves
**ARTB, Association Recherche Technique Betteravière 

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