Après une campagne 2024 marquée par une pression septoriose exceptionnelle, 2025 a rebattu les cartes. Si les rendements repartent clairement à la hausse, ce sont les rouilles – jaune puis brune – qui ont dicté les stratégies de protection. Une configuration inattendue qui a fortement influencé l’efficacité des programmes fongicides.
Après un hiver humide, le printemps 2025 a démarré frais et sec, un cocktail peu favorable à la septoriose mais idéal pour lancer la rouille jaune. Les foyers se sont installés tôt, puis la montée des températures en fin de cycle a favorisé la rouille brune. La nuisibilité moyenne atteint tout de même 12 q/ha, loin du pic de l’an dernier, mais suffisante pour créer de vrais écarts entre programmes. Dans ce contexte, les stratégies intégrant un T1 solide et un T2 renforcé se sont avérées les plus efficaces. L’ajout d’une strobilurine au T2 a permis de sécuriser plusieurs quintaux, parfois plus de 15 q/ha par rapport au témoin, soit plus de 250 €/ha de gain selon les références collectées sur la campagne.
En parallèle, les associations QAPTIVE™ / QUENCH™ combinées avec un produit partenaire ont confirmé leur performance sur le complexe rouilles + septoriose. Les résultats sont comparables aux références du marché, ce qui souligne l’intérêt de ces solutions, notamment dans une année où la pression maladies s’est déplacée. L’arrivée d’Inatreq™ active en tête des molécules utilisées en T2 pèse également dans le paysage. Son mode d’action original limite la pression de sélection, et les utilisateurs s’en disent largement satisfaits. Dans les essais, elle permettait en moyenne de gagner autour de 3 q/ha par rapport à une référence SDHI, une différence qui pèse dans le revenu brut.
Autre enseignement de la campagne : la baisse sensible de la dépense fongicide. Avec une moyenne de 59,5 €/ha, le poste retrouve un niveau plus cohérent avec une année de pression septoriose réduite. Les surfaces traitées diminuent, et le nombre de passages recule également. Pourtant, cela n’empêche pas les écarts techniques entre stratégies de se creuser. L’année montre une fois de plus à quel point l’ajustement du programme aux conditions météo, et plus largement au profil de risque de la parcelle, reste déterminant.
2025 restera donc comme une campagne atypique, dominée par les rouilles plus que par la septoriose. Elle rappelle surtout l’importance de la souplesse dans les programmes fongicides : savoir renforcer le T2 quand les rouilles s’installent, préserver les modes d’action face aux résistances, et ajuster les dépenses en fonction de la pression réelle. Une équation qui, cette année, a souvent payé.