Après une année 2024 marquée par la sécheresse et des rendements historiquement bas, la campagne 2025 signe un net retour à la hausse pour les grandes cultures. Dans le même temps, l’utilisation des herbicides et fongicides recule légèrement, confirmant une tendance de fond.
Le contraste est saisissant entre 2024 et 2025. Selon Agreste, les céréales à paille retrouvent des niveaux proches de leur moyenne quinquennale, tandis que les surfaces traitées diminuent, avec des dépenses phytosanitaires en recul.
La récolte de blé tendre est estimée à 32 millions de tonnes, en hausse de 27 % sur un an. Ce volume reste toutefois 2 % en deçà de la moyenne 2020-2024. L’orge suit la même dynamique, avec 11,8 Mt dont 8,4 Mt d’orge d’hiver (+1,4 Mt par rapport à 2024). Le blé dur progresse légèrement, à 1,3 Mt, malgré un recul des surfaces cultivées.
Côté oléagineux et protéagineux, le rebond se confirme également : le colza retrouve des volumes solides, tandis que la féverole tire la croissance des protéagineux.
Pour les productions de céréales secondaires, avoine et triticale progressent grâce à la hausse du rendement.
Sur 4,35 millions d’hectares cultivés de blé tendre d’hiver, le nombre de parcelles ayant reçu au moins une application de fongicide baisse légèrement par rapport à 2023. La majorité des surfaces ont reçu deux passages. Un tiers des parcelles ont reçu un seul passage. La dépense moyenne par hectare est en baisse par rapport aux campagnes précédentes.
Pour les désherbages d’automne, deux tiers des surfaces ont été traitées et la grande majorité n’a eu besoin que d’un passage. Moins d’un tiers des surfaces ont été traitées deux fois. Sur les céréales d’hiver ou de printemps, on note une augmentation des surfaces traitées par rapport à 2024, avec un ou deux passages. Les parcelles traitées 3 ou 4 fois sont plus rares.
L’évolution des pratiques fongicides peut être liée au développement des souches résistantes de septoriose. Selon l’Inrae, la résistance des pathogènes aux SDHI reste stable. Aucun signal d’aggravation n’est observé.
Cette campagne se caractérise par un retour vers des pratiques “classiques” qui se traduit par une nette augmentation des désherbages d’automne, à un niveau proche de celui observé il y a deux ans. Le fort développement des désherbages cet automne a également conduit à un décalage vers des interventions de printemps avec des traitements positionnés plus tardivement qu’en 2024. À titre de comparaison, l’an dernier, les conditions moins favorables avaient limité le recours aux désherbages d’automne et entraîné, en contrepartie, une hausse des programmes réalisés en sortie d’hiver ou au printemps précoce.
Avec des rendements de nouveau au rendez-vous et une pression phytosanitaire contenue, la campagne 2025 apporte une bouffée d’air. Reste à confirmer cette tendance sur la durée, alors que les enjeux de compétitivité et de durabilité des systèmes restent entiers.